Bernard  Lavilliers

Moi qui ne supportais que les musiques anglosaxonnes, Bernard Lavilliers, encore inconnu du grand public en 1976,  me proposa de l’accompagner.

Sa belle plume, sa chaude voix m’a réconcilié avec ma langue, ma culture française et j’irais même jusqu’à dire ma couleur de peau. Je le remercie pour cet apaisement.

 

0708

Durant ces sept années, son goût pour l’improvisation en scène et des musiques d’ailleurs, laissa à son groupe une grande liberté d’expression, privilège rarement accordé aux  accompagnateurs de chanteurs. Nous avons usé de cette liberté jusqu’à l’ivresse. Merci aussi pour ça.

A l’instar de Claude Nougaro, Lavilliers revisite les musiques ethniques qu’il aime à travers ses lunettes de chanteur français. En fait, Il pratique ce que j’appelle la « bâtardisation positive ». Nous faisions un travail d’ingestiondigestion d’influences hétérogènes qui présageait de mon approche d’arrangeur / réalisateur, notamment dans la « World Music »

A cette époque, accompagner Lavilliers en scène et en studio était bien plus qu’un emploi d’accompagnateur. C’était une façon de vivre, un état d’esprit, une cause. Nous passions une moyenne de 200  jours par ans sur la route. Je passais plus de temps à l’hôtel que chez moi et j’aimais ça. On traversait la vie des gens pour un jour, une nuit comme une horde de gentils barbares puis on disparaissait au matin pour resurgir dans une autre ville. « On the road, again and again… »

lavilliers en tournee

En 1976 - 77, c’était très excitant d’être un des acteurs de son ascension. Les spectateurs, en permanente croissance, nous gratifiaient de triomphes. Le spectacle que Lavilliers présentait alors était en parfaite adéquation avec les attentes du public. Cette harmonie nous donnait des ailes et un sentiment d’invincibilité.

 Bernard était le chanteur/performer qui nous avait toujours fait défaut et réciproquement, nous étions le groupe qu’il lui fallait pour faire passer son écriture classique auprès d’un large public amateur de rythmes et d’électricité.

En 1980 le concert fut capté par la télévision canadienne. Pour les fans, regardez ces deux extraits. Ils donnent en dépit de la qualité du son et de l’image une bonne idée du groupe en live intégral. Pas une retouche, pas un rerecording et captation sur un seul concert.

lien vers VIDEO DAILY MOTION
Bernard Lavilliers - Live Montréal 1980 part 1 par LeGreumeuleu

lien vers VIDEO DAILY MOTION
Bernard Lavilliers- Live Montréal 1980 part 2 par LeGreumeuleu

 Deux autres personnages, dans l ‘ombre, menaient cette troupe au succès : 

Michel Martig Le pugnace Michel Martig, fan de la première heure devenu manager
et le subtil Richard Marsan directeur artistique délégué par Barclay, qui avait su encourager Bernard à prendre son tournant Rock /latin.
Richard Marsan
  • J’ai composé de nombreuses chansons pour Bernard dont :

Voleur de feu
Tango (Elle dansait)
QHS
Le clan Mongol (avec P.Arroyo)
La malédiction du voyageur
Etat d’urgence
Night bird
Eldorado
N’appartiens jamais à personne
Sœur de la zône (avec P.Arroyo)
Frères humains synthétisés (avec P.Arroyo)
Rue de la soif
Frères de la côte (avec P.Arroyo)
La peur (avec P.Arroyo)
Big Brother (avec Arroyo/Lacordaire/Mahut/Tison)
Lettre ouverte (avec Arroyo/Lacordaire/Mahut/Tison)
  • Groupe de B.Lavilliers de 1976 à 1983 :

Manu « Speedy Manolo » Lacordaire : batterie, percussions

Le premier complice de Bernard

Emmanuel lacordaire en concert avec LavilliersEmmanuel lacordaire en concert avec Lavilliers

A partir de la fin 1980

Philippe Leroux remplaca Manu Lacordaire a la batterie

Leroux en concert avec LavilliersLeroux en concert avec Lavilliers

Dominique Mahut : percussions

Un physique, une présence, une élégance, une intelligence artistique certaine. Il aimait les femmes qui le lui rendaient  bien.
Par la suite Mahut a accompagné Barbara et est devenu l’ éminence grise de Jacques Higelin.

 

Dominique Mahut en concert avec LavilliersDominique Mahut en concert avec Lavilliers

 

Patrice Tison (en 1976 et 1977) guitares

Ce compagnon rouennais n’aimait pas tourner. Il nous quitta pour faire exclusivement du studio.

 Patrice Tison en concert avec LavilliersPatrice Tison en concert avec Lavilliers

Il fut remplacé (en fin 1977) par

Hector Drand : guitares

Hector Drand en concert avec LavilliersHector Drand en concert avec Lavilliers

Pascal Arroyo : basse

Pascal Arroyo concert de Lavilliers47

 

et moi meme aux claviers

Francois Breant en concert avec LavilliersFrancois Breant en concert avec Lavilliers

  • Discographie

Sous la direction artistique de Richard Marsan
Lavilliers 15e round

1977

« 15° round »1977

Lavilliers "pouvoirs"

1979

« Pouvoirs »
 
« T’es vivant ! » (enregistré à l’Olympia en une prise)
Lavilliers"t'es vivant"

1980

« O gringo »
Lavilliers "o gringo"
Lavilliers "live tour 80"

1980

« Tour 80 » (en public)

avec

François Debricon : flûte, saxophones 

Michel Gaucher : saxophones

Ivan Jullien : trompette trombone

Eric Le Lann : trompetteChristian Guizien 

1982 (single)

« Troisième monde »
Lavilliers "3e monde"

1981

« Nuit d’amour »
extrait "La malediction du voyageur"

Lavilliers "nuit d'amour"
   
Lavilliers "Etat d'urgence"

1983

« Etat d’urgence »
Lavilliers "voleur de feu"

1986

« Voleur de feu » (sur quelques chansons)

 

1981
Musique du film « Neige » 

de Juliet Berto et Jean-Henri Roger
Prix du cinéma contemporain à Cannes en 1982
Nominé aux César 82
Co-composée avec Bernard Lavilliers
74
75

« On ne change pas une équipe qui gagne »
mais il est prudent de la changer avant qu’elle ne perde... 
Ajouterai-je.

Au bout de sept ans la « dream team » était tellement huilée que la musique commençait à ronronner,  L’excitation des premières années s’érodait. Bernard démantela le groupe en 1983.

Ma vie de musicien étant entièrement consacrée à l’univers Bernard, faute de temps, les collaborations extérieures étaient rares. Il était temps d’explorer d’autres styles, d’autres pratiques musicales, d’ autres rencontres. Cette séparation fut salutaire mais je garderai pour toujours le souvenir d’une des plus belles expériences de ma vie.

« Tout a une fin, excepté la banane qui en a deux »

En 1983 je quitte Lavilliers, je change de voiture, d’ appartement, je fais un régime  et commence à faire en solitaire de la réalisation et/ou  des arrangements pour de nombreux ARTISTES FRANCAIS et ETRANGERS. Mon activité majeure jusqu’à présent.