- Rouen -Francois Breant à Rouen de 1947 à 1967Je suis né à Rouen en 1947. mes parents : qui aurait pu prévoir ?... Je fis mes études musicales de piano et de chant à la Maîtrise Saint Evode de la cathédrale de Rouen (Le premier à droite) 8-13 ans, Premières émotions musicales :Tous les dimanches matin, je chantais dans la cathédrale de Rouen le magnifique répertoire sacré de sa maîtrise d’enfants. Premier contact avec le public, aussi. 14 ans: Je martyrisais mon piano dans un groupe de free jazz anarcho-trotskyste dont le concept unique était de ne se soumettre à aucune règle musicale. Gammes, Solfège, harmonie, contrepoint étaient considérés comme de viles contraintes bourgeoises et aliénantes et je les traitais avec le plus grand mépris. Après une dépression et plusieurs grèves de la faim de mes professeurs, mon père, persuadé que mon cas était désespéré, mit fin à leurs souffrances en faisant stopper mes cours de musique. « Je l’entends encore dire à ma mère : « A l’évidence, cet enfant ne sera jamais musicien… » Il me fallut,plus tard, pousser très loin l’autodidactisme pour faire mentir cette erratique prophétie pourtant dictée par le bon sens. (l’ouie) J’avais fait miennes les causes des opprimés, notamment celle des afro-américains qui à l’époque luttaient pour leurs droits civiques. Je pensais probablement me débarrasser de cette curieuse culpabilité que certains blancs ressentent pour des atrocités que d’autres blancs ont commises trois siècles plus tôt. 1963 : Je voulais devenir graphiste et illustrateur : Ecole des beaux arts de Rouen. Comme prévu, rébellion contre l’académisme de l’enseignement et légères frictions avec mon professeur d’art décoratif. « Bréant, ne suivez pas le mauvais vent… » 1965 : Le rock and roll que je vomissais comme l’ultime spoliation des noirs par l’industrie musicale blanche, se raffina et commença à trouver quelque indulgence dans mon adolescente intransigeance. Les artistes blancs (Beatles et affiliés) apportaient enfin une vraie touche créative et le rock devint la « pop Music » . Je commençais, sur ce point au moins, à être un peu moins honteux de ne pas être noir. Premier engagement tout l’été dans un club de Jazz à St Cast. Avec Denis Ozanne (Bs) Bruno Dedieuleveult (drs) et Charles Malétras (Gt). Manu Dibango, encore inconnu, qui dirigeait l’orchestre du casino venait faire le bœuf tous les soirs. Grâce à eux, j’ai commencé à comprendre l’intérêt de jouer avec quelques règles musicales. 1966 : Mes choix musicaux s’élargirent et je tannai mes parents pour qu’il m’offrent un orgue électrique. Apprenant que l’instrument pouvait être joué à la maison avec un casque, mes parents accédèrent à ma requête sans trop de difficulté. Hammond, l’orgue du jazz de référence, coûtant le prix d’une Rolls Royce , on opta pour un modèle bon marché, le « Philicorda » de chez Philips. Hélas, ses sons aussi étaient bon marché et mon espoir de sonner comme Jimmy Smith s’évanouit au premier essai.
Néanmoins, c’est avec ce pitoyable instrument que jouai avec les « Beatsounds »« Whiter shade of pale » tout l’été 1967 au casino de Saint Valéry en Caux (76). Je dessinai ma première affiche pour les beatsounds. Psychédélisme balbutiant… De Pâques à Septembre, Vie en communauté dans une maison louée à Veulettes (76) La province me semblait grise et minuscule. En Septembre 1967, je quittai donc Rouen pour Paris. 1967 : Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs
L’assiduité aux cours s’en ressentit. Je laissai donc mes études pour me frotter tout de suite à la « vraie vie » et proposai mes illustrations aux magazines, agences de pub et maisons de disques.
Je fondais chaque semaine, des tas de groupes « historiques » qui devaient normalement révolutionner la musique mais qui en fait ne révolutionnaient que les voisins. Toutefois certaines de ces héroïques tentatives comptèrent plus que d’autres.
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